La Maison Giran

.     C'est une des plus anciennes du quartier puisqu'elle a été construite dans les années 1880. Elle se trouve Route d'Uzès,  face à la rue des Trois Ponts. Longtemps elle fut la dernière à gauche en sortant de la ville.

      Elle fut rachetée dans les années 30 par Gaston Giran comme "maison de campagne". Comme dans les masets alentours, il venait y prendre l'air et y cultiver son bout de jardin. Son héritier, un de ses six neveux, Emile Giran, gendarme de son état, la reprit en 1940 pour y jouir en bon rentier de sa retraite.

      Divers aménagements y furent alors apportés de sorte à pouvoir y héberger une partie de la famille ou des amis, notamment pendant la guerre : Emile,le grand-père de Françoise, alors jeune marié, va en 1940 chercher sa belle-mère, femme déjà agée, dans les Hautes-Alpes , à Montagnac; le voyage doit se faire en train .... mais l'aïeule exige d'emmener avec elle ses poules ! Vu les circonstances elles amélioreront substantiellement l'ordinaire ! Ainsi , dans le train bondé, le retour vers Nîmes fut long ...et caquetant ... mais si inconfortable que les volailles expirèrent avant d'atteindre leur destination .

      Pendant la Guerre ce fut comme le disait l'arrière grand-mère, "la maison du Bon Dieu" (cette grand-mère Madeleine mais qu'on appelait "marraine"). On y accueillit des Demoiselles Pellegrin et leur mère, leur maison de la rue Vincent Faïta ayant été bombardée. Y furent aussi quelque temps logées une demoiselle Fourcoual, sa mère et sa tante. Une vraie pension de famille. C'est dire si la jeune Françoise y était entourée et choyée au risque de devenir capricieuse si son gendarme de grand-père n'y avait veillé.

      Economie de guerre oblige, on prêta même un bout de jardin à un cousin pour qu'il y cultive quelques légumes.