Calendriers

Ecrit par Camboulives Victoria, le 30-01-2010 00:00

Sablier

Quoi de plus naturel après le 31 décembre, que commencer une nouvelle année ?

Opportunité festive et prétexte à toutes les bonnes résolutions, comment en sommes-nous arrivés, malgré cultures et intérêts si différents, à célébrer universellement, un verre à la main et à la même date, l’écoulement du temps et le passage des ans ?
En bonne province romaine, rendons d’abord grâce à Jules-César, exposé en majesté cette année à Arles, pour le « calendrier Julien » appliqué pendant des siècles malgré un léger décalage avec « l’année astronomique » plus courte, basée sur la révolution de la terre autour du soleil.
Quinze siècles plus tard cependant, l’écart avec le comptage astronomique présentait 10 jrs de trop et une dérive importante des dates de début des saisons. Importantes répercussions si l’on considère le contexte de l’époque, où les activités agricoles réglaient l’économie, et les dates de récolte fixées par arrêté municipal.
Le bon pape Grégoire XIII, (Ugo Boncompagni pour les intimes) entreprit de rétablir la concordance en supprimant certaines années bissextiles, passant du 4 octobre 1582, date du vote de son « Calendrier Grégorien », au … 15 octobre !
Ce calendrier, adopté progressivement à travers le monde, le fut bien plus tardivement par la Russie (1918) la Turquie (1926) et la Chine (1949).

  Constatons toutefois entre temps, l’originalité de l’individualité toute française, qui vit l’émergence, à partir de 1792, du « calendrier Républicain » débutant un 22 septembre, équinoxe d’automne mais aussi premier jour de la république.
Prétendant à une application universelle et rejetant pour ce faire toute connotation religieuse, cette création, inventive s’il en fut, ayant sans doute occupé pendant des mois les fonctionnaires de haut niveau, n’en était pas pratique pour autant. Bien trop spécifique aux climat et mœurs continentales, et inadaptable par exemples, aux territoires outre-mer ; de plus, « lu entre les lignes », le véritable enjeu de la réforme révolutionnaire était la suppression du dimanche. C’est dire si l’opposition avait la dent dure …
Les mois s’y découpaient en trois décades de dix jours, les journées en dix heures, elles-mêmes décomposables en dix parties, et ainsi de suite « jusqu’à la plus petite portion commensurable de la durée … Il ne fut en fait jamais être appliqué tel quel.
Calendrier républicain Véritable ode à la nature et gentiment baptisés par Fabre d’Eglantine et un jardinier du muséum d’histoire naturelle, ces éléments du temps célébraient tour à tour un événement climatique caractéristique, une production naturelle ou un instrument rural, dont on aura un aperçu ci-dessous : amateurs de généalogie, l’un de nos lecteurs aurait-il remonté assez le temps pour témoigner d’un ancêtre affublé d’un tel nom ?

 « laurier, avelinier, vache ou encore lichen : plomb, pierre à plâtre, pissenlit … serpette, morille ou ver à soie … chiendent, traînasse, lièvre, sans oublier de plus croquignoles encore : artichaut, réglisse, canard ou pastèque … »

  Ce comptage prêtant immanquablement à de sérieuses « prises de tête », une forte opposition perdurait même après 12 ans d’application ….
La raison, représentée par le monde savant et scientifique, l’emporta enfin, à travers un abondant et érudit discours de M. le conseiller d’Etat Regnault devant le Sénat ; un vote sanctionna son abolition le 15 Fructidor (2 septembre 1805), Napoléon abrogeait ledit calendrier le 22 du même mois, et instaurait le retour au calendrier papal, toujours appliqué, à partir du 1° janvier 1806.

Savourons quelques lignes extraites de ce magistral exposé, permettant à travers le temps de prendre notre mal en patience sur l’utopie d’une fédération d’opinions … et des changements attendus, d’une année sur l’autre !

« Messieurs, tous les changements, toutes les réformes que la politique a approuvés lorsque le génie les a conçus, que les mœurs ont sanctionnés après que les lois les ont consacrés, que les nations étrangères commenceront par envier, et finiront par emprunter à la nation française, sont et seront toujours soigneusement maintenus par l’administration, fortement protégés par le gouvernement
. ……….Mais les défauts de notre calendrier ne lui permettaient pas d’aspirer à l’honneur de devenir le calendrier européen. Ses auteurs n’ont pas profité des leçons qu’après l’histoire les savants contemporains leur avaient données. Il faut, quand on veut travailler pour le monde et les siècles, oublier le jour où l’on compte, le lieu où l’on est, les hommes qui nous entourent ; il faut ne consulter que la sagesse, ne céder qu’à la raison, ne voir que l’avenir
. …….…enfin le besoin de l’uniformité pour l’Empire, et tôt ou tard le besoin de l’uniformité pour le monde.
.…… Un jour viendra sans doute où l’Europe, calmée, rendue à la paix, à ses conceptions utiles, à ses études savantes, sentira le besoin de perfectionner les institutions sociales, de rapprocher les peuples en leur rendant ces institutions communes … »

Extrait des sites :   Wikipédia et http://www.histoirepassion.eu/index.html

   

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