Le grand déraillement

     Le 22  Juin 1944, un groupe de cheminots résistants de 9 personnes interceptent le train 5481 . Sur la ligne d'Alès, à l'approche de Nîmes,  il convoie 700 tonnes de houille attendue par les chantiers navals de La Seyne-sur-mer qui travaillaient cette année-là exclusivement pour l'occupant allemand.

   Deux maquisards obligent  sous la menace d'un revolver le mécano à faire le nécessaire pour que  la locomotive soit en mesure d'arriver à destination :foyer bien chargé, pression au maximum. Un coup de sifflet,ouverture du régulateur et chacun saute à tour de rôle sur le ballast. Le train prend de la vitesse, de plus en plus  à chaque minute. Intrigués par ce vacarme infernal, les gens ébahis regardent passer ce train fou que personne ne conduit plus.

   Quelques minutes plus tard, arrivant à la hauteur de Ventabren et de la Gazelle, la machine, le tender et 37 wagons des 43 wagons de houille déraillent.  Bruit assourdissant. Grande frayeur des aiguilleurs du Poste 3, au bas de la rue des Justices Vieilles . Le 5481 n'est plus qu'un amas de ferraille recouvert d'une nappe de charbon. Par bonheur aucune victime humaine à déplorer.

  L'objectif visé fut pleinement atteint : le trafic militaire allemand interrompu pendant plusieurs jour et les chantiers navals en rupture d'approvisionnement .

                                                     d'après la monographie de Jean-Pierre Lauze

                                                      ( de la Commission de Recherches Historiques

                                                                   du Comité de la Gazelle  -  1992/1993 )