Personnages remarquables

   

 
Personnages remarquables:
 

 L'abbé DUPLAN, le 1er curé de St Vincent

L'abbé Duplan La figure de ce prêtre du diocèse de Nîmes, né en Cévennes minières à La Levade dans les années 20, domina le Quartier de la Gazelle pendant de nombreuses années. Certains de nos anciens, qui l'ont connu, en parle encore avec émotion.
Ce premier curé de la jeune Paroisse Saint-Vincent (notre quartier) était estimé et respecté de tous; il savait établir le contact chaleureux avec chacun, au-delà des opinions particuliàres et des clivages partisans, forts à cette époque.
C'est en 1937 , à l'inauguration de l'église (encore inachevée faute de moyens) qu'il arrive à la Gazelle. Mobilisé en 1940, au début de la Guerre, il est fait prisonnier durant une année avant de s'évader et de revenir en France comme « rapatrié sanitaire » grâce à la Croix Rouge.
En 1942 , il reprend donc sa paroisse et , dans l'ombre, soutient la Résistance : agent des réseaux qui s'organisent, il héberge ceux qui doivent se cacher, en aide à gagner l'étranger via l'Espagne.
Il brava l'Armée Allemande et même les sinistres S.S. en allant bénir les 6 jeunes résistants qu'ils pendirent le 2 Mars 44 sous le pont de Chemin de Fer. Effarés de son audace , les gens obligés d'assister au supplice, criaient « il est fou M. le Curé, il est fou!! ».
Pour achever l'église il lança un emprunt quiquénal auprès de la population qui permit d'atteindre l'objectif.
Il décéda en 1959; successivement, les abbés Vernet , André et Goury -qui resta 18 ans- occupèrent la charge de curé de Saint-Vincent.

 Le père DUPUIS

En 1945, ouvrit Route d'Uzès, une Guinguette, là où actuellement se trouve le Garage Dumas.
En été , tous les Samedis soirs, Bal au son de l'accordéon ou du phonographe. Tout le quartier y était, des enfants en poussette aux personnes de 80 ans !
Le Père Dupuis, autoproclamé « Maire de Calvas », faisait rigoler tout le monde avec ses sketches et ses chansons comiques ! Que de bonnes soirées !

 Marius DUPORT ou "l'instituteur est parti défendre la liberté"

Marius Duport Parmi les gens du quartier qui méritent de passer à la postérité , émerge la figure de Marius Duport.
Né en 1919, il était le fils d'Hippolyte et de Thérèse, née Rebuffat, qui après la mort de son mari en 1935, devint la gouvernante de l'Abbé Duplan (sa « cuisinière » comme il disait). Marius était le benjamin de 3 garçons. Bon élève, ayant le goût de la caricature et du canular; bon danseur aimant les fêtes et les bals.
En 1937, il entre à l'Ecole Normale de Nîmes, rue Vincent-Faïta, et, à la rentrée 1942, juste démobilisé de son service militaire (nov. 39- sept. 42), il rejoint son poste d'instituteur à l'Estréchure. Il enseigne dans le hameau de Vallelongue jusqu'à Noël.
Début 1943, il a disparu !! Sur le tableau de sa classe, on découvrira ce message : « L'instituteur est parti défendre la liberté ».
Son projet de rejoindre les Forces Françaises Libres, en Afrique du Nord, s'est formé en novembre 1942 (Outre-mer, petit à petit, la Résistance s'organise répondant à l'appel de De Gaulle).
Avec son ami Julot, soutenu par l'Abbé Duplan, Marius part de Nîmes le 3 Janvier. En train. Un passeur l'aidera à franchir la frontière espagnole. Les 2 compères se retrouvent à Barcelone...où ils sont arrêtés par la Police et incarcérés jusqu'en Avril. Enfin libérés, ils arriveront à Casablanca, via le Portugal, en Mai. Ils traverseront alors l'Afrique du Nord par le Sud et parviendront en Tunisie pour y intégrer la 1ère DFL (Division Française Libre) alors que s'achèvent les combats pour libérer ce protectorat.
De ce pays, les Alliés se préparent à débarquer en Italie; en Sicile, puis à Naples en Juillet 43 avant de remonter vers Rome : mais pour cela il faut franchir les Abruzzes et faire « sauter » le verrou défensif du Monte Cassino !
Promu sous-lieutenant fin 43, Marius s'illustre dans des combats longs et périlleux. C'est dans l'offensive victorieuse du Garigliano qu'il sera mortellement blessé, le 13 Mai 1943. La progression des Alliés s'accélère alors : le 15 Aout ils débarquent en Provence, le 24 ils entrent dans Nîmes....
Les cendres de Marius Duport seront transférées au Mont Valérien.
Il est juste que son nom ait été donné à une rue de notre Quartier.

(D'après Marius Duport ,ouvrage de Giovanni Garelli, éd. Lacour-1994)