Parmi les gens du quartier qui méritent de passer à la postérité , émerge la figure de Marius Duport.
Né en 1919, il était le fils d'Hippolyte et de Thérèse, née Rebuffat, qui après la mort de son mari en 1935, devint la gouvernante de l'Abbé Duplan (sa « cuisinière » comme il disait). Marius était le benjamin de 3 garçons. Bon élève, ayant le goût de la caricature et du canular; bon danseur aimant les fêtes et les bals.
En 1937, il entre à l'Ecole Normale de Nîmes, rue Vincent-Faïta, et, à la rentrée 1942, juste démobilisé de son service militaire (nov. 39- sept. 42), il rejoint son poste d'instituteur à l'Estréchure. Il enseigne dans le hameau de Vallelongue jusqu'à Noël.
Début 1943, il a disparu !! Sur le tableau de sa classe, on découvrira ce message : « L'instituteur est parti défendre la liberté ».
Son projet de rejoindre les Forces Françaises Libres, en Afrique du Nord, s'est formé en novembre 1942 (Outre-mer, petit à petit, la Résistance s'organise répondant à l'appel de De Gaulle).
Avec son ami Julot, soutenu par l'Abbé Duplan, Marius part de Nîmes le 3 Janvier. En train. Un passeur l'aidera à franchir la frontière espagnole. Les 2 compères se retrouvent à Barcelone...où ils sont arrêtés par la Police et incarcérés jusqu'en Avril. Enfin libérés, ils arriveront à Casablanca, via le Portugal, en Mai. Ils traverseront alors l'Afrique du Nord par le Sud et parviendront en Tunisie pour y intégrer la 1ère DFL (Division Française Libre) alors que s'achèvent les combats pour libérer ce protectorat.
De ce pays, les Alliés se préparent à débarquer en Italie; en Sicile, puis à Naples en Juillet 43 avant de remonter vers Rome : mais pour cela il faut franchir les Abruzzes et faire « sauter » le verrou défensif du Monte Cassino !
Promu sous-lieutenant fin 43, Marius s'illustre dans des combats longs et périlleux. C'est dans l'offensive victorieuse du Garigliano qu'il sera mortellement blessé, le 13 Mai 1943.
La progression des Alliés s'accélère alors : le 15 Aout ils débarquent en Provence, le 24 ils entrent dans Nîmes....
Les cendres de Marius Duport seront transférées au Mont Valérien.
Il est juste que son nom ait été donné à une rue de notre Quartier.
(D'après Marius Duport ,ouvrage de Giovanni Garelli, éd. Lacour-1994)